HAYDN Joseph

Joseph HAYDN

1er avril 1732, Rohrau - 31 mai 1809, Vienne

De e souche paysanne et d'ascendance germanique, Joseph Haydn est né aux confins de l'Autriche et de la Hongrie. Matthias, le père de Joseph, aimait la musique et jouait de la harpe sans connaître les notes. Son fils, Franz Joseph (qui, toute sa vie durant, devait se faire appeler Joseph), petit enfant de 4 ou 5 ans, l'accompagnait parfois en chantant. Deuxième enfant sur douze, Joseph avait un frère Johann Michael, sixième enfant (1737-1806), qui fut lui aussi, compositeur de renom ainsi qu'un autre frère, Johann Evangelist, onzième enfant (1743-1805) qui passa sa vie comme ténor chez les Esterházy.

Joseph est confié dès l'âge de six ans à un lointain cousin de famille, Johann Matthias Franck, maître de chœur à Hainburg : le jeune Joseph doit perfectionner ses dons musicaux évidents. Haydn apprend à lire, à écrire, à chanter, à jouer dtous les instruments à cordes, sans oublier les timbales.
Deux ans plus tard, à l'âge de huit ans, Haydn est engagé comme enfant de chœur par Karl Georg Reutter, compositeur de musique religieuse et depuis peu maître de chapelle de la Cathédrale Saint-Etienne de Vienne. L'éducation des nouveaux petits chanteurs est largement confiée aux anciens, et en 1745, Joseph a la charge de son frère Michael, venu le rejoindre à Saint-Etienne.
Mais la voix de Haydn a mué et il doit quitter la Cathédrale Saint-Etienne en 1749. C'est ainsi que Haydn se retrouve seul et sans argent dans les rues de Vienne. Il accepte l'hospitalité du ténor Johann Michael Spangler. Il reçoit également un prêt du riche marchand Anton Buchholz, dont il se souviendra en couchant la petite-fille de ce dernier sur ses testaments de 1801 et de 1809. Il peut finalement s'installer dans une mansarde et y faire monter un vieux clavecin. Pour gagner sa vie, il joue de l'orgue ou du violon et donne des leçons de clavecin. La nuit, il étudie des ouvrages théoriques, et travaille les sonates de Carl Philipp Emanuel Bach.
Une rencontre importante est celle du baron Karl Joseph von Fünberg (1720-1767 ). Le baron organise régulièrement des concerts de musique de chambre dans sa résidence de Weinzierl en Basse - Autriche, à quelques kilomètres de la rive droite du Danube. Invité à y participer, Haydn compose pour lui, ses premiers quatuors à cordes en 1755.
Sur les conseils du baron, Haydn est nommé directeur de la musique auprès du comte Morzin en 1759. C'est pour lui que Haydn compose ses premières symphonies. Cependant, des revers de fortune obligent le comte Morzin à se séparer de ses musiciens. Le jeune compositeur ne restera pas longtemps sans emploi : il devient maître de chapelle des princes Esterhazy, en 1761, à Eisenstadt puis à Esterhaza où il servira pendant 28 ans.
Cette dynastie d'aristocrates n'est pas une des famille les plus anciennes de Hongrie, mais une des plus riches, des plus puissantes et des plus cultivées. Elle s'était toujours distinguée au service des Habsbourg, ce qui lui avait valu les titres de baron en 1613, comte en 1626, et prince en 1687 (cette dernière dignité n'était devenue héréditaire qu'en 1712).
Durant ses premières années chez les Esterházy, Haydn écrit surtout des symphonies et des concertos, ces derniers étant destinés à mettre en valeur les musiciens de son orchestre : parmi ceux-ci, des virtuoses de premier ordre, comme Joseph Weigl ou le corniste Johann Knoblauch. Haydn noue avec beaucoup d'entre eux des relations d'amitiés assez étroites.
Mais la vie à Eisenstadt puis à Esterház n'est pas qu'idyllique. Haydn a maints soucis à la suite de conflits qui ne manquent pas de surgir entre musiciens, ou entre eux et l'administration du prince. Les artistes dont il a la charge sont turbulents : pétitions, requêtes, cas litigieux sont monnaie courante et Haydn doit toujours s'en occuper. Dans cette perspective, la célèbre anecdote de la Symphonie des Adieux, N°45 (novembre 1772) n'apparaît pas comme un cas particulièrement singulier. D'autre part, Haydn se plaint de devoir rester isolé à Esterház et de ne pas pouvoir se rendre comme il l'entend à Vienne.
En fait, durant les dernières années à Esterház, Haydn n'écrit presque plus rien directement pour le prince. De nombreuses commandes lui viennent de l'étranger. Le compositeur a en effet acquis une grande notoriété sur le plan européen. Dès 1764, à son insu, certaines de ses œuvres étaient publiées à Paris, alors capitale européenne de l'édition musicale. Durant longtemps, des éditeurs peu scrupuleux s'enrichirent aux dépens de Haydn, à qui la diffusion de sa musique ne rapportait presque rien. Editeurs et copistes étaient peu soucieux d'honnêteté non seulement sur le plan financier, mais également du point de vue artistique. Ils faisaient parfois paraître des œuvres sous un aspect tronqué, et surtout n'hésitaient pas, le cas échéant, à diffuser, sous le nom de Haydn des petites pièces écrites en réalité, par d'autres compositeurs.
Dans les années 1780, la production de Haydn est donc publiée en diverses capitales et le compositeur reçoit des commandes de l'étranger. Deux d'entre elles sont particulièrement importantes : la première vient des "Concert de la Loge olympique" à Paris qui, fin 1784 ou début 1785, commande à Haydn les Symphonies parisiennes ( N° 82-87 ). La seconde commande vient d'Espagne : José Saluz de Santamaria, marquis de Valde-Iñigo et chamoine de Santa Cueva à Cadix, demande à Haydn, par l'intermédiaire de leur ami commun le marquis Don Francesco Miron, une musique orchestrale sur le thème des Sept Paroles du Christ. Commencée en 1785, l'œuvre est entendue à Vienne le 26 mars 1787 et à Cadix sans doute le vendredi saint de la même année. Par ces commandes qui l'amènent à composer pour un public moins restreint que celui dont il a l'habitude à Esterház, Haydn est sauvé de l'étouffement local. Son déplaisir à être isolé est en effet d'autant plus grand qu'à Vienne résident des personnes qui lui sont chères : parmi elles, W.A. Mozart, de 24 ans son cadet.
La mort de Nicolas le Magnifique (28/9/1790), protecteur dont Haydn n'avait en vérité pas eu trop à se plaindre, modifie enfin la situation. Son fils et successeur Paul Anton ( 1738-1794 ) n'aime pas la musique : il conserve à Haydn son titre de maître de chapelle et augmente sa pension, mais sans manifester d'intérêt réel pour le compositeur. Il décide de licencier l'orchestre peu après la mort de son père. Devenu libre, Haydn se précipite à Vienne. Immédiatement, les propositions affluent. Il est sur le point d'accepter celle du roi de Naples, quand un étranger se présente chez lui : " Je suis Salomon de Londres et je viens vous chercher. Demain, nous signerons un contrat." Salomon, violoniste né à Bonn en 1745, s'était installé à Londres en 1781 et était devenu organisateur de concerts. Haydn avait déjà espéré aller à Londres en 1783. Cette fois-ci, il saisit l'occasion qui se présente. Et c'est ainsi qu'à 58 ans, Haydn quitte pour la première fois son pays. A Londres, il compose les Symphonies londoniennes. Ses grands oratorios datent de la fin de sa vie : Les Sept Dernières Paroles du Christ (1796), La Création (1798), Les Saisons (1801).

 
 


04/03/2009

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