"Le désir des collines éternelles"
Quelle merveilleuse idée ont eu les éditions UBIK de rééditer le livre de Louis Trébuchet "Le Désir des Collines éternelles".
J'avais évidemment adoré ce livre où Louis Trébuchet écrit moins en historien qu'en Frère qui veut donner du sens à sa démarche et qui nous aide oh combien à trouver du sens à la nôtre.
Louis m'honore de son amitié et c'est toujours pour moi un immense bonheur et une immense richesse de découvrir ses nouvelles publications !
C'est donc un grand plaisir de vous annoncer la sortie, ou plutôt la réédition du livre de Louis Trébuchet, "Le désir des collines éternelles", dans une toute nouvelle collection créée conjointement par l'Académie Maçonnique Provence et les Éditions Ubik : Regards Croisés.
Regards Croisés est dédiée à des ouvrages permettant d'approfondir, sinon de déchiffrer, tous sujets d'ordre philosophique, spirituel, voire métaphysique, sans exclusive aucune, sans œillères, sans bornes, parce que la recherche de la vérité ne s'impose aucune limite, tout simplement.
Les auteurs s'adressent à tous, Francs-maçons ou non, en toute simplicité avec la volonté de partager savoir et expérience intime, dans une volonté de recherche et d'accomplissement personnel comme de réalisation collective.
Regards Croisés tentera donc d'être un point de rencontre, un centre d'Union.
C'est pourquoi "Le Désir des collines éternelles" de Louis Trébuchet, s'imposait d'entrée comme l'ouvrage donnant sa couleur à la collection.
Malheureusement plus disponible depuis la disparition brutale de son primo éditeur, ce livre, aussi important que personnel, de Louis Trébuchet, permet à tout un chacun de se trouver, de se retrouver, de s'orienter.
Bref, "Le désir des collines éternelles" est un livre-boussole dont la lecture et la relecture permettent, pas après pas, d'avancer vers la Lumière...
Et je vous recommande vivement la lecture de la préface lumineuse de ce livre, écrite en 2015 par notre très regretté frère et ami Frédéric-Pierre Isoz.
Un livre à commander d'urgence chez votre Libraire !
Jean-Laurent Turbet
La Préface du livre par Frédéric-Pierre Isoz :
Tenir cet ouvrage entre ses mains, accepter sans préjugés ni prérequis de s’abandonner un instant aux mots de Louis Trébuchet, c’est initier un chemin délicat vers soi-même.
Reconnu pour la qualité de ses travaux, Louis Trébuchet ouvre ici, par une balade au pays des idées, à sa propre lecture du monde. Cette invitation à voyager vers les collines éternelles est à lire avec délicatesse et, oserais-je le mot ? – avec tendresse.
Cette même tendresse qui permet à un auteur de l’envergure de Louis Trébuchet de laisser un jeune inconnu “comme moi” écrire ces quelques mots en guise de préface, comme on laisse jouer les enfants de quelques instruments avant l’ouverture du maître.
L’humilité de Louis Trébuchet n’est jamais feinte, l’auteur nous renvoie, par ce choix comme par son texte, à une nouvelle écoute, à un réveil salutaire de nos sens, en nous ramenant à notre terre natale. C’est ainsi qu’il m’a demandé dans ma préface de rendre compte, non pas des outils utilisés dans son livre, mais de la douce impression laissée par sa lecture.
Pour écouter, dans la bénédiction de Jacob, au-delà de la démesure, l’invitation à vivre notre vie et à témoigner ainsi de la gloire de l’Esprit, peu importe le nom que l’on donne à cet amour, amour qui meut le soleil et les autres étoiles. 10 Il convient peut-être, au moment d’embarquer sur ce navire, de préciser que le propos de cet ouvrage répond d’emblée à une interrogation connue: quid de la conversion du regard et de sa simplicité ?
Louis Trébuchet, sans avoir la prétention de répondre directement à cette question, fait une proposition: sans cesse, il manie les outils arides et splendides de la raison, rendant gloire au travail de l’Homme, mais avec l’entrain juvénile, joyeux, de celui qui s’est affranchi, à force de travail, des tours difficiles, des prétentions, des démonstrations toutes scolaires, pour faire vraiment germer sa propre pensée. Le chemin suivi, que je m’imagine volontiers joliment baigné de la lumière illuminant Goethe, là où les citronniers fleurissent, est un chemin d’esprit.
Ce que nous suggère Louis, c’est que si nous laissons l’Esprit souffler sur nos certitudes, sur les teintes grisâtres qui recouvrent les joyaux de la pensée et de l’expérience, alors se fera jour l’architecture simple de notre vie, alors se dessinera, sorti du sable de nos déserts, le temple abritant en nous le souvenir de la lumière : un cœur comme une source d’amour et de joie. Bien évidemment, il ne nous est demandé que peu de choses pour comprendre l’auteur : Prendre le temps de le lire, ne pas convoquer dans notre intimité quelque esprit querelleur, lorsqu’il s’empare doucement des noms illustres qui parcourent notre éducation, ne pas juger ses propos mais recueillir son témoignage, laisser ses mots caresser notre âme, à la façon d’un vent d’été nous plongeant dans les plus douces rêveries.
En vous présentant ainsi ce livre, je crains déjà d’entendre les critiques de ceux qui, bien mieux que moi, auraient pu vous introduire à la pensée de Louis Trébuchet, en explicitant savamment tel verset, telle référence, argumentant là, se défendant ici, contredisant souvent, toujours bien sûr en toute fraternité. Ce serait ne rien comprendre à ce témoignage que d’en faire un simple exercice de style, une savante dissertation, un compte rendu spirituel, comme d’autres commettent des billets mondains. Lorsque Louis abandonne les rives de la science et de la philosophie, pour ne plus naviguer qu’en haute mer à la seule 11 boussole de son étoile, c’est là que doucement sa propre pensée nimbe ses mots d’une nouvelle lumière. Celle de sa foi renouvelée en l’Homme, en notre capacité à nous libérer de nos chaînes, pour peu à peu laisser l’Esprit illuminer la Matière, pour simplement vivre à sa place, jouir du travail et de la récréation pour en retirer proft et joie. Il faut avoir croisé le regard de Louis Trébuchet, saisi la joie irradiée de cet homme de la vigne et des nombres, pour reconnaître ici cette même joie pacifiée et sûre, pour comprendre que ces pages sont bien le refet de sa quête et le témoignage offert de son humanisme, et que si la Connaissance transcende le Savoir, l’Amour est, lui, simplement là, donné à voir et à éprouver.
Cet humanisme serein, ce don universel, cette parole intime née du cœur intelligent auquel nous aspirons, nous permet de mieux saisir que les mots de Louis Trébuchet sont les mots personnels d’un ineffable universel. Beaucoup ont commenté le désir des collines éternelles, de la bénédiction de Jacob à son fls Joseph, jusqu’au Christ «désiré des collines » en passant par les limites de l’Orient plus vaste que l’héritage d’Abraham. J’entends pour ma part le souvenir de ces mots :
C’est l’œuvre du Dieu de ton père, qui t’aidera; C’est l’œuvre du Tout-Puissant, qui te bénira des bénédictions des cieux en haut, des bénédictions des eaux en bas, des bénédictions des mamelles et du sein maternel.
Les bénédictions de ton père s’élèvent au-dessus des bénédictions de mes pères, jusqu’à la cime des collines éternelles: Qu’elles soient sur la tête de Joseph, Sur le sommet de la tête du Nazir de ses frères !
Le Nazir, le séparé, le couronné... celui qui veille sur la maison de ses frères. Il me semble que, le long de ce chemin, nous ouvrant les portes du cœur de notre vie, les mots de Louis veillent sur ses Frères allant du monde des puissants au Royaume du Je Suis.
Frédéric-Pierre Isoz,
août 2015