Du Profane au Sacré (3ème degré) 29.11.23

 

 

Le sujet de ma planche, ”du profane au sacré", nécessite de passer par un état de conscience et atteindre l’éveil pour s'élever au sacré.

C'est ce qui nous est proposé lors des degrés des loges Bleues. Je pense que ce passage se matérialise lors de la cérémonie d’augmentation de salaire de l’exaltation maçonnique. C’est ce que je vais tenter de partager avec vous ce soir.

 

Une Sœur d’Athanor – GLF Misraim cite un rituel:

« C'est par la conscience que l'Homme est relié au Divin

Publié dans le Bulim - Bulletin N° 28 - 31 mai 2011.

 

A chaque degré, lors de l’ouverture et la fermeture des travaux, lorsque le VM bras en équerre et devant l’épée et la canne des frères Expert et Maitre des cérémonies, nous invite à regarder au travers cet axe de symétrie entre le monde profane et sacré. On nous présente la lumière. Le duo, l’Homme et le sacré, est aussi appelé dualisme. Il présente l'univers comme composé d'un constituant physique et d'un constituant spirituel ou mental. Le dualisme se réfère à une vision de la relation matière-esprit (fondée sur l'affirmation que les phénomènes mentaux possèdent des caractéristiques qui sortent du champ de la physique).

Contrairement à Descartes, Spinoza refuse à l’esprit humain et par conséquent à l’homme le statut de substance : l’homme est défini comme l’union de deux modes, un corps et une âme. On ne peut donc plus comme chez Descartes distinguer une identité substantielle, conférée au corps par l’âme, et une identité modale, déterminée par le rapport du corps humain aux autres corps. C’est-à-dire le principe de l’immanence que défini Spinoza.

C’est ce que le profane n’a pas encore intégré, en ce sens il est toujours dans la caverne.

Le dualisme et l’immanence forme donc l’Homme c’est-à-dire l’enveloppe charnelle et son esprit. La chair quitte les os et se liquéfie tandis que l’esprit se transmet et donc perdure. C’est sacré ! C’est bien représenté lors de l’exaltation qui nous offre un fabuleux cadeau, puisque nous prenons conscience de faire partie d’une chaine de transmission vivante qui évolue génération après génération. Chacun apportant sa pierre à l’édifice maçonnique.

Existe-t-il une corrélation entre immanence totale et conscience ? (Selon Socrate et sa caverne) Est-ce que Hiram, assassiné peut-être relevé sous la forme d’un jeune maître ?

En ce sens la relève maçonnique lors de l’exaltation à la maîtrise devrait être entendue au sens du terme hégélien « Aufhebung», conservation et évolution de l’étape précédente à l’aide de la rectitude, équerre, fil à plomb . Le Maître est retrouvé et il reparaît aussi radieux que jamais :

· Renaissance, car l’esprit est là.

· Résurrection peut-être, la fonction dans la chaine est conservée.

· Transmission un peu, grâce au rituel.

· Relève sûrement car l’édifice se construit toujours.

 

La conscience est fréquemment reliée, entre autres, aux notions de connaissance, d'émotion, d'existence, d'intuition, de pensée, de psychisme, de phénomène, de subjectivité, de sensation, de réflexivité. Ce qui correspond par exemple à l'anglais consciousness, et en français à la locution plus précise d’ « état de conscience ». C’est à dire un état tel, qu’il serait possible de se projeter, d’anticiper les évènements. La conscience est « cette capacité de nous rapporter subjectivement nos propres états mentaux » ; sentiment intérieur permettant d'apprécier la valeur de la conduite humaine, elle est conscience morale, à la fois témoin et juge. Le rituel de « relèvement » par les cinq points parfaits de la Maîtrise s'accomplit avec les autres, en fraternité... les cinq points parfaits nous apparaissent comme un geste organisé de redressement fraternel, concrétisant la fraternité du Vénérable et garantissant la stabilité du nouveau Maître : Le nouveau Maître est relevé et solidement tenu debout. Il est passé de « l'horizontalité à la verticalité ». Du profane au sacré !

 

Conscience en tant que critère de catégorisation conceptuel, elle représente l'humanité d'un sujet. Geste fraternel et de transmission initiatique, le Maître de la Loge établit un nouveau Maître et le rétablit dans la situation du Pentagramme, ce que ce dernier n'aurait pas pu faire seul : « L'union fait la force, et, sans le secours des autres, nous ne pouvons rien ». Rien n'est possible dans la solitude : la prise de conscience de l'existence d'autrui et de sa sollicitude fraternelle est le véritable réveil.

De même qu'au premier degré, la lumière a été donnée dans la chaîne d'union, de même la maîtrise est offerte dans une accolade généreuse.

 

Conscience par parabole en exprimant un concept au moyen d'un terme désignant un autre concept qui lui est uni par une relation nécessaire.

Symboliquement, il y aurait un Hiram immortel qui représenterait l’ensemble des maîtres passés actuels et futurs. Si l’Hiram est tombé car il n’a pas cédé aux 3 mauvais compagnons, il est gagnant, car il a changé d’état de conscience. Même s’il est tué par trois mauvais compagnons. D’autres Hiram peuvent émerger dès lors qu’ils refusent de se soumettre, ce qui serait mourir de leur vivant et peuvent donc assurer sa relève sans limite. Il existe une instruction du Suprême Conseil « le temple de Jérusalem où habite le temple du St Esprit ». (Parvis, le lieu saint, et le Saint des Saints)

Sur les cinq points, quatre sont sur l'axe de la Chambre du Milieu, le cinquième, qui se répartit en deux points symétriques, assure l'équilibre de la position.

En un instant, ce qu'il n'était pas parvenu à faire, après de longues années de recherche et d'effort, ce qu'il n'était pas arrivé à réaliser, malgré la mobilisation de ses facultés les plus hautes, lui est donné : la dissolution de son aveuglement subconscient (il a quitté définitivement le tombeau) et l'émergence chaleureuse de son esprit sur conscient.

Ce n'est pas par ses facultés mentales qu'il a pu atteindre ce résultat (aucun des « points » ne se trouve dans la tête), mais par la mobilisation de l'ensemble de ses organes vitaux et la prise de conscience de l'ensemble solidaire qu'il constitue avec ses frères, eux-mêmes représentatifs de la totalité de la vie.

Le pied, d'abord, symbole de force d'âme et premier réceptacle des énergies qui proviennent de la terre, assure l'assise.

Le genou, première articulation et agent de transmission de ces énergies, permet leur remontée vers l'ensemble du corps.

La griffe du maître, au niveau de la main, instrument de connaissance et d'amour, se situe, exactement, au Centre du Pentagramme droit. Elle aide ainsi le nouveau Maître à retrouver son centre, à se situer au point d'arrivée de l'axe du monde, au centre de lui-même et au centre de l'Union.

La poitrine est le siège du cœur, dont il est inutile de souligner l'aspect primordial ;

enfin, les épaules, qui transmettent l'énergie aux bras et aux mains, permettent ainsi à la pensée de se concrétiser, tandis que leur jonction définit « la porte des dieux ».

Symboliquement la porte des Dieux pourrait être la tour chancelante de Babylone citée dans le Nouveau Testament, livre de l’Apocalypse ; ou celle que je préfère, le symbole Hindou de l’ouverture de la ”DevaYana”, correspond au solstice d’hiver.

La tête paraît oubliée, car le rôle de l'intellect et de l'imagination sont toujours surestimés et que ces outils, certes précieux, se distinguent surtout par leur fragilité vis-à-vis des despotes les moins éclairés, sinon les plus vulgaires ; en revanche, la position donne, en prolongement des deux corps, le sommet de la pointe supérieure du Pentagramme : Jupiter est réveillé. Le Maître est né de nouveau.

Le jeune Maître découvre l'efficience et la joie de la solidarité vitale. Il connaît le mot de Maître que le Vénérable lui a glissé dans l'oreille, par les cinq points parfaits; il comprend le sens de la vie (maçonnique) et le sens de sa vie. Attentif aux multiples formes et expressions que cette dernière peut prendre, il n'en sera plus jamais dupe, ayant abandonné préjugés et illusions ; il est Maître « de toutes les demeures », non seulement ses facultés conscientes, mais « les demeures cachées ». Il est son propre forgeron intérieur, qui sait maîtriser son feu et ses métaux, ou son propre alchimiste, maître de son énergie vitale, sachant séparer le subtil de l'épais, et transmuer le plomb vil en or pur.

« Manifester la conscience, c'est presque montrer Dieu » affirme Victor Hugo,

c'est avec Hiram que l'on s'éveille en conscience du profane au sacré.

B:.D:.

29 novembre 2023



05/12/2023
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