Conscience et Fraternité

Comme le précise notre rituel à plusieurs reprises, nous sommes en Loge. La loge, avant d’être symbolique, s’inscrit dans la tradition des cathédrales.

C’est un espace situé à l’extérieur du chantier qui servait aux ouvriers pour tailler la pierre et effectuer les réunions de chantier. On le sait grâce à la cathédrale de Strasbourg, la loge n’était pas forcément adossée à l’édifice en construction. Dans notre cas, symboliquement, la loge est adossée au mur nord du temple. En effet, seules 3 fenêtres pourvues de grilles sont représentées sur le tableau de loge au 1er degré : l’une à l’orient, l’autre au midi et la dernière à l’occident. Aucune au Septentrion : Pourquoi ?

Les trois fenêtres suivent la course du Soleil, de la Lumière. En laissant passer cette Lumière, elles nous indiquent que nous sommes réunis en Loge pour recevoir cette Lumière, pour approcher de la Connaissance. S’il n’y a pas de fenêtre au Nord, c’est qu’aucune Lumière ne vient du Nord.

Dans la Loge, c’est le côté de la Lune, l’astre qui reçoit la Lumière du Soleil pour la restituer la Nuit. A la fermeture des travaux, à minuit, nous nous engageons à continuer au dehors l’œuvre commencée en Loge.

Nous sommes cette Lune qui a reçu la Lumière, la Connaissance.

Du reste, les trois fenêtres portent des grilles pour ne laisser passer que la Lumière et non pas le monde profane. Comme nous nous y sommes engagés, nos métaux doivent rester à la porte de la Loge. Ces grilles nous le rappellent.

Alors, me direz vous, nous ouvrons nos travaux à midi pour les fermer à minuit.

Dans ces conditions, pourquoi avoir représenté trois fenêtres alors que deux pourraient suffire pour éclairer nos travaux : celle du midi et de l’occident. D’un point de vue profane, vous auriez parfaitement raison, la fenêtre de l’orient viendrait éclairer la Loge alors que nous n’y sommes pas.

Pour ma part, c’est la fenêtre de l’orient qui nous indique que la lumière qui nous éclaire est bien la Lumière avec un L majuscule et non une simple lumière matérielle.

C’est la lumière éternelle, celle qui descend de l’orient (sur le plateau du Vénérable Maître), pour éclairer les trois colonnettes : Sagesse, Force et Beauté, symboles de l’évolution des ordres architecturaux, de l’homme aussi peut-être. Je n’irai pas plus loin sur ce sujet pour éviter de faire 10 minutes de symbolisme.

Pour ma part, ces trois fenêtres nous indiquent le chemin en nous invitant à aller vers la Connaissance, la Connaissance de la Loi universelle.

Puisque nous en sommes à évoquer la Loi universelle, je ne résiste pas à la tentation d’évoquer un astre qui brille au Nord, le premier à illuminer la nuit, symbole de stabilité qui guide aussi bien le marin en mer que les rois mages à la recherche du messie : je veux, bien entendu, parler de l’étoile du Nord encore appelée étoile du Berger ou de Bethléem.

Au nord, dans nos loges, on trouve les apprentis et cette étoile peut aussi les guider s’ils s’identifient à elle.

Nous pouvons devenir cette étoile à condition de trouver notre stabilité qui ne saurait se résumer à nos pieds en équerre et notre rectitude. Pour être stable, il faut devenir ou redevenir un homme universelle dépourvu de préjugés, dépourvus de métaux et maîtrisant ses passions.

C’est à cette seule condition que nous pourrons espérer accueillir la vraie lumière un jour peut-être ou tendre vers elle. Pour poursuivre au dehors l’œuvre commencée dans la Loge, c’est-à-dire rayonner dans le monde profane comme l’étoile du Berger, il nous faut épurer notre ego et nous mettre ainsi en condition pour recevoir la vraie Lumière.

D:.C:.