Un Regard Intérieur Tourné Vers l'Extérieur

                               « Un regard intérieur tourné vers l'extérieur »

                                                     Pourquoi ce sujet ?

 

Deux raisons :

La première, est que j'attache beaucoup d'importance au thème central d'une année de réflexion et de travail tel que défini par notre VM :. Ce thème étant cette année, je vous le rappelle : Maçon de cœur, Franc-maçon au dedans, Homme libre au dehors".

Je pense en réalité qu'il ne peut y avoir de travail de fond dans notre atelier, que si l'ensemble des F.F :. se rencontrent et échangent autour d'un thème central, d'une réflexion et d'un travail pouvant mener à une vision partagée.

 

La seconde est plus personnelle :

Pour ceux qui ne l'auraient pas vécu ou suivi, ou pour ceux qui feindraient, par amitié, de l'avoir oublié, l'an dernier à la même époque, j'avais décidé de prendre du recul (comme l'on dit). De ne pas participer aux travaux de notre atelier pendant un temps que je n'avais alors pas déterminé.

 

Dans les faits, après réflexion et, nous en reparlerons dans cette planche, je suis allé chercher à l'extérieur et redécouvrir ce qu'il y avait et que je ne voyais plus à l'intérieur de ma Loge.

 

Je suis allé chercher au dehors l'essence même de ma quête en FM.
Ce qui était là devant moi, je ne le voyais plus. Il me fallait un temps pour la réflexion, pour retrouver non pas mes esprits mais « l'esprit » qui m'avait conduit jusqu'ici.

 

Après quelques années de plénitude, de recherche au plus profond de moi pour rassembler ce qui était épars en moi (et c'est du boulot !), je me suis soudain senti perdu. Je me posais légitimement (enfin, c'est ce que je pensais) cette question : Que diable suis-je réellement venu faire dans cette galère !

Il n'est jamais, ni vain ni tardif, de se poser cette question.

 

Je ne voyais plus que l'enveloppe profane. Et quand on ne voit plus que le profane, les amitiés, les inimitiés, les dérives. Lorsqu'une tenue n'est plus qu'une réunion plus ou moins imposée et de surcroit d'accès difficile (…à cause des difficultés de parking et des contraintes de Zina !…).

Lorsque les échanges semblent avoir perdu leur fond et ne laissent plus que leur forme. Alors, c'est le chaos. On est aveuglé par la forme au détriment du fond.

 

Et puisque je ne me sentais pas bien, pas à l'aise face à cette nouvelle vision, que je ressentais tout ce que je viens de décrire, j'en ai tenu pour responsable les autres, l'autre, c'est-à-dire toi et toi et vous tous. Vous ne m'apportiez plus ce que j'étais en « droit » d'attendre !

 

Je ne voyais plus que ces affrontements et ces conflits stériles auxquels j'apportais maladroitement, ma pierre bien mal taillée pour renforcer cet édifice profane de bravades.

J'étais aveuglé. Je retournais dans les ténèbres.

Dans cet aveuglement, ma colère montait et mon emportement était mon seul ressort. Frustré de ne pas avoir, de ne plus avoir mon « dû », je reportais ma colère sur les Frères de ma Loge.

 

Alors j'ai décidé de partir.
Dans un premier temps, l'envie est de se mettre en retrait de la FM. De ne plus venir aux tenues. Si ça ne te plait plus, n'y retourne pas, c'est sans doute le meilleur remède !

Mais le risque est grand de ne plus avoir l'espace ni les outils nécessaires à la réflexion. Moins il y a de travail de réflexion, moins il y a l'envie, moins il y a l'envie, moins il y a le besoin, moins il y a le besoin, moins il y a l'envie. Et le provisoire, même passager, glisse inexorablement vers le définitif.

 

Alors je me suis dit par défi, (étais-ce un défi ?) que j'allais, au moins pendant quelque temps, aller voir ailleurs… Si j'y étais … Si ma réflexion pouvait y exister, autre part que dans ma Loge ? J'hésitais entre la certitude que non et le souhait qu'elle exista.

 

J'ai quitté mes FF apprentis qui m'avaient tant apporté au long d'une année, lorsque j'étais second Surveillant et avec lesquels j'avais partagé de si précieux moments.

J'ai quitté ceux qui m'avaient, pendant des années, montré la route vers la lumière.

 

J'ai quitté sans bilan. J'ai quitté sans regret, dans l'immédiat et avec l'amertume de celui qui ne retrouve plus sa place.

Mais nul ne se comporte en permanence, quelles que soient ses attitudes, y compris les pires, sans vivre ses actes comme légitimes ou sans avoir quelque remords de leur illégitimité.

 

Je suis allé, tel un Compagnon, toujours apprenti, visiter d'autres Loges, d'autres Obédiences, d'autres rites où je comptais des amis FM ou des amis d'amis…

Et c'est ainsi qu'en trois mois, j'ai assisté, plus que participé, à 11 tenues. Avec le dessein de rejoindre éventuellement celle d'entre elles qui saurait me donner enfin ce que je recherchais.

 

Mais que recherchais-je ? Moi seulement. Moi tout simplement. Rien d'autre que moi. Ma conscience, ma voie, mon regard, mes passions, ma vie …

 

Oui, mes FF, je vous disais il y a un instant que j'étais en colère contre vous, contre vous tous.

En fait, j'étais en colère contre un seulement, un seul d'entre nous. MOI !

 

A plusieurs reprises, parlant de mon état d'alors et de mes réflexions bien maussades, d'aucun me disait de ci de là que la franc-maçonnerie est une assemblée d'hommes et de femmes et que, forcément, on doit y trouver, comme partout, les travers humains…

Mais alors qu'exprime le VM lors de l'ouverture de nos travaux, lorsqu'il nous dit que nous avons laissé nos métaux à la porte du Temple ?

Que nous est-il dit lors de notre initiation : « L'homme qui aspire à être libre, doit apprendre à se détacher des choses futiles et se souvenir que la cupidité est le pivot de tous les vices » ?

Que signifie le silence des apprentis en Loge ?

Qu'est-ce qui dès lors, pourrait nous différencier du Lions's Club ou du Rotary ?

 

Encore faut-il comprendre ce que nous disent les rituels. Saisir le sens caché.

Il y a, tout au long de notre parcours un processus qui doit, au moins en Loge, nous conduire différemment de ce que notre quotidien nous intime. 

 

Ce processus doit s'accompagner d'une éthique de l'ouverture à l'autre dans sa différence, en ce qu'elle m'enrichit et me transforme sans me dénaturer.

 

Par sécurité et sans doute par facilité nous préférerions rester dans la sphère de ce que nous connaissons et vivons au quotidien.

 

Nous attendons toujours que la franc-maçonnerie, le travail initiatique, confirme ce que nous sommes, ce que nous pensons nécessaire et juste. Nous espérons grâce à l'initiation, devenir plus intelligent, plus cultivé, plus malin. Nous espérons même perfectionner encore plus notre personnalité ordinaire, notre égo.

En ce sens, la direction que nous prenons pour notre développement n'est pas initiatique. Elle n'est que l'excroissance du profane en nous.

 

Pourrions-nous simplement analyser et comprendre la situation dans laquelle nous sommes et pourquoi nous avons, parfois, l'impression qu'il ne faudrait pas changer beaucoup nos attitudes, nos comportements, nos actions, pour que notre vie réponde au goût intime que nous avons secrètement ?

 

Nous prenons pour la nature humaine ce qui est notre nature animale et nous ne pouvons pas agir librement parce que nous ne sommes pas maître du robot, mécanique et animal que nous sommes.

Si nous n'admettons pas et ne comprenons pas notre propre mécanique, nous ne pouvons pas changer.

L'homme profane croit qu'il agit. Alors qu'il ne fait que réagir par ses propres mécanismes. Il ne sait pas jusqu'à quel point il ne se connaît pas. Il ne sait pas jusqu'à quel point sa vision, ses émotions, ses pensées déforment la réalité. Il ne sait pas combien il est enfermé dans ses certitudes.

Si bien qu'il croit vrai ce qui ne l'est pas et ses actions ne peuvent que produire la dysharmonie, le chaos.

Toute démarche initiatique demande de commencer par « se connaître » tel que l'on est vraiment.

Il faut parfois laisser mourir l'égo pour faire renaître un moi plus subtil, qui devient ce que l'on peut appeler un « soi ».

 

Lors des tenues d'été de l'an dernier sur le thème de « l'autre en Loge », un des orateurs a traité ce sujet en commençant par le

« Connais-toi toi-même ».

Paradoxe, s'il en est, de parler de l'autre en commençant pas soi.

 

Cette formule, reprise dans notre rituel sous l'acronyme de « VITRIOL » est l'un des trois préceptes inscrits sur le fronton du temple de Delphes et qui est considérée comme la synthèse de l'humanisme socratique.

 

« Connais-toi toi-même » assigne à l'homme le devoir de prendre conscience de sa propre mesure.

La formule « Connais-toi toi-même » n'est pas qu'un encouragement à une connaissance psychologique de soi pour mieux aller vers l'Autre. Elle est aussi un rappel à l'ordre.

 

La connaissance de soi permet à l'individu de prendre conscience de ses propres limites. En prenant conscience de ses défauts, il va pouvoir les contrôler, en diminuer les effets. Dès lors, il sera en mesure de développer ses qualités.

Finalement, ce n'est qu'à mesure qu'il prend conscience de sa véritable identité qu'il conquiert véritablement sa liberté. Et ce n'est certainement pas le contraire.

 

Car il est clair que nous ne sommes libres que si nous pouvons nous déterminer librement, en pleine connaissance, non seulement des alternatives qui nous sont offertes, mais aussi en réelle connaissance de qui nous sommes, de ce que sont nos freins, nos interdits, en même temps que nos inclinations.  Il n'est pas de véritable liberté - donc de véritable responsabilité - de l'homme sans connaissance de ses passions, de ses pulsions, de ses peurs.

 

Parce que connaître, c'est la condition indispensable pour contrôler, pour maîtriser.

La connaissance de soi n'est pas une donnée immédiate de notre conscience.

La voie initiatique nous invite à entreprendre une recherche, une descente dans les profondeurs de nous-mêmes.

La démarche dans laquelle s'engage le Franc-maçon, qui se veut une démarche de perfectionnement, suppose donc  qu'il s'engage avant tout dans une recherche de sa propre identité.

 

Alors, se pose la question : comment pouvons-nous nous connaître nous-mêmes ?
Comment, et dans quelle mesure sommes-nous capables d'accéder à notre propre identité ?
Avoir conscience de soi ne veut pas dire pour autant que nous en ayons une connaissance absolue, totale. Ni même que nous en ayons une image qui, pour être incomplète, serait quand même un bon reflet de la réalité.

 

Deux idées viennent alors se contredire. Du moins en apparence :

D'un côté, qui mieux que moi peut me connaître ?
Ne suis-je pas le mieux placé pour accéder à l'inventaire de mes qualités, de mes défauts, de mes motivations, de mes opinions et convictions de toutes sortes ?

Mais d'un autre côté, comment puis-je espérer un bilan objectif quand le sujet - c'est-à-dire moi en train de me livrer à cette introspection - est confondu avec l'objet - c'est-à-dire encore moi ?

J'ai beau m'efforcer d'être honnête dans ma recherche et dans mon analyse, je suis immanquablement influencé par l'opinion que j'ai de moi-même. Au surplus, cette opinion n'est pas toujours équitablement fondée; mais au contraire parfois désespérément indulgente et parfois abusivement critique.

 

Un autre biais limite l'apport de l'introspection.

Je ne cesse d'évoluer. Je vis certaines expériences. Je m'enrichis de certains acquis nouveaux. J'abandonne au contraire certains points de vue ou certains comportements.

Donc l'observateur change, en même temps que l'objet de son observation.

Mais la mise au point de l'objectif, elle, ne suit pas nécessairement. Et lorsque la mise au point n'est pas bonne …l'image est floue à celui qui la regarde.

 

L'introspection ne peut donc suffire au cherchant en quête de son identité réelle.

C'est là que l'autre, mon Frère, intervient. Lui qui m'est indispensable. Mon Frère, dont le retour m'est indispensable si je veux me connaître vraiment.

Et c'est ici que l'alchimie de la démarche maçonnique a quelque chose d'unique, en tous cas d'extraordinairement précieux.

D'abord parce que l'autre, dans ma Loge, n'est pas unique, mais multiple.

Ce n'est pas d'un Frère que j'aurais le retour, mais de dix, de vingt, de trente, autant de regard, autant de filtres différents.

Et encore parce qu'il n'est pas qu'un observateur, un objectif braqué sur moi. Il est comme moi, à la recherche de sa propre identité.

Et ce n'est pas limité à ceux qui partagent les plateaux ou encore ceux qui planchent. Il en est aussi de même de ceux qui écoutent. Leur façon d'écouter les révèle et dans cette écoute active, ils se révèlent à eux-mêmes.

 

L'Apprenti, récemment initié, est invité à garder le silence lorsqu'il est en Loge. Invité et non contraint. Car c'est bien d'une invitation qu'il s'agit. D'une invitation à découvrir ce que l'écoute active peut apporter; ce que l'observation muette permet de percevoir. En soi comme à l'extérieur de soi.

« Un regard intérieur mais tourné vers l'extérieur ».

En un mot, le fameux silence de l'Apprenti est une pédagogie. Une occasion de travailler sur l'intériorisation, mais aussi, naturellement, une occasion de découvrir l'autre, sur ce que ses conceptions, surtout si elles différent des miennes, peuvent m'apporter. Le silence est ici école d'altérité. Il peut très bien de pas être réservé aux seuls apprentis…

 

En Loge, doit-on le répéter, il ne s'agit pas de chercher à avoir raison, à convaincre, à gagner ou à séduire.

Un autre élément essentiel de notre travail en Loge est l'absence de jugement.

Nous ne devrions pas chercher à avoir raison. Nous n'avons pas à dire à celui qui vient de prendre la parole qu'il a tort ou qu'il a raison. Nous n'avons pas non plus à chercher à rallier le plus grand nombre de Frères possibles à un point de vue préexistant et qui serait la vision orthodoxe que le système serait chargé de propager.  

De sorte que si chacun sait qu'il ne sera ni censuré ni jugé, la parole devient libre.
Et parce que chacun sait qu'il peut s'exprimer librement, il s'exprime sincèrement, sans crainte. Il peut ou pourrait se mettre à nu, mettre à nu ses sentiments, son âme, son "soi" le plus intime.

Entre la déformation du retour de ceux qui m'apprécient et celle de ceux que j'agace, une moyenne s'établit.

Ainsi, j'ai une chance de me voir tel que je suis. De me voir ainsi, ni moi sans vous et ni vous sans moi. C'est le partage. C'est l'apport de chacune des pierres qui participent à construire cet édifice.

 

Et le regard fraternel de l'autre, qui donne autant qu'il reçoit, est sans doute le cadeau le plus impossible à décrire.

C'est peut-être le véritable secret de la Franc-maçonnerie, la récompense invisible et pourtant inestimable de la démarche initiatique.

« La démarche maçonnique est une démarche d'introspection, un cheminement, exaltant et laborieux à la fois, vers une meilleure connaissance de soi-même ».

 

La Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, disait lors d'un récent colloque à la Mutualité :

"La tolérance n'est pas le refus de la confrontation des points de vues mais simplement le respect absolu de l'Autre dans son existence, sa parole et ses croyances. Et de là découle la notion de Laïcité."

 

La Loge maçonnique est le lieu où je me relie à vous. Vous, qui par définition n'êtes pas moi, pour délibérément échanger nos différences en nous respectant mutuellement.

 

Pour donner à l'autre véritablement, il faut le reconnaître.

Pour le reconnaître dans toutes ses dimensions, il faut le connaitre. 

Et pour le connaître, il faut se connaître soi-même.

 

Les deux exigences se répondent comme en miroir.

Se connaître pour connaître les autres, et être connu des autres pour se connaître soi-même.

Car en effet, comment peut-on vouloir connaître l'autre, les autres, sans se connaître soi même ?

Et comment se connaître soi-même sans recourir au regard des autres ?

 

Mon Frère en Loge, est celui grâce auquel je vais progressivement mieux me connaître, et donc pouvoir mieux me gouverner.

Il est donc là pour moi, en même temps que moi pour lui.

Sans lui, en fait sans vous - sans chacun des Frères qui constituent ma Loge - je ne puis espérer progresser. Je ne suis confronté qu'à moi-même, à ma complaisance, à mes propres limites.

 

Mais si mes Frères en Loge sont là pour moi, moi, je suis en Loge pour eux. Et si je ne suis pas là, ils me manquent autant que je peux leur manquer.

Vous connaissez tous cette phrase de Mère Thérésa : « Nous sentons bien nous-mêmes que ce que nous faisons n'est rien de plus qu'une petite goutte d'eau dans l'océan. Mais si cette goutte là n'était pas dans l'océan, elle lui manquerait et l'océan en serait amoindri ».

Nous nous enrichissons de nos mutuelles différences, voire de nos divergences, dès lors que nous avons choisi de faire route côte à côte.

 

Aussi, j'ose affirmer qu'il n'y a pas de Francs-Maçons en dehors de la Loge, je veux dire en dehors d'une fréquentation régulière, assidue, de la Loge.

Lorsque nous sommes invités à nous comporter en Maçons dans la vie profane,  il est bien précisé qu'il s'agit de « prolonger » au dehors le travail commencé dans le Temple, en Loge.

La démarche initiatique n'est pas une ascèse solitaire.

La démarche initiatique est au contraire un partage, un vécu partagé.

C'est une démarche spirituelle personnelle, que nous conduisons collectivement.

C'est apporter son concours à chacun de ceux qui vous entourent et recevoir le leur pour œuvrer ensemble afin que progresse l'esprit sur la matière.

« Aller en Loge, c'est aller travailler sur un chantier dont on a conscience qu'il ne sera jamais achevé ».

Etre Franc-maçon, c'est s'engager dans une démarche de perfectionnement.

En soi, pour soi, mais par les autres, et aussi pour eux.

 

C'est la recherche, la quête de chacun de nous qui fonde la fraternité et non l'inverse. Le maçon ne vient pas se nourrir de la fraternité, il vient nourrir la fraternité.

A ce titre, l'initiation donne le fond et la dimension de la fraternité.

Et le symbolisme maçonnique est l'outil de la construction de notre fraternité.

C'est en travaillant sur lui-même que le maçon construit la fraternité spirituelle qui le lie à ses Frères.

 

C'est ainsi, mes  Frères que, parti vers d'autres horizons où, dit-on, l'herbe paraît plus verte, et enrichi de cette expérience, je suis revenu vers vous.

Parce que j'étais nourri de vous et que je ne pouvais retrouver ailleurs, au moins pour le moment, cette alchimie que nous avions conçue ensemble et qui demandait tant de travail pour aboutir…

Avec vos défauts et les miens, avec vos questionnements et les miens, avec vos incertitudes et les miennes, avec vos doutes et les miens.

 

Parce que toute naissance ou re-naissance commence par une mort, j'ai eu sans doute besoin, nécessité de refaire un parcours initiatique pour retrouver le fil de la construction du maçon,  la voie de la  lumière et du travail en Loge.

 

Ce qui nous unit, c'est cette acceptation et cette recherche infatigable de la lumière.

Au travers de notre rituel, nous retrouvons la réalité d'un double plan, d'une voie perceptible de l'intérieur et qui transcende à l'extérieur.

L'accomplissement du franc-maçon s'effectue sur deux plans :

- Le travail réalisé sur soi-même et qui a pour objet la connaissance et le perfectionnement de soi.

- Et l'action tournée vers l'extérieur.

En quelques sortes : « un regard intérieur tourné vers l'extérieur ».

 

Ayant précisé auparavant que la fraternité est garante d'une harmonie et d'une quête sereine de chacun de nous, je conclurai en reprenant les termes de Michel Barat (ancien Grand Maître de la GLDF) dans son livre « La conversion du regard » :

« Le rôle de la franc-maçonnerie doit être celui d'une pédagogie non pas imposante et dogmatique mais accompagnatrice et ouverte.

Une pédagogie qui aiderait chaque individu à se doter des schèmes intellectuels et affectifs qu'elle appelle « symbole » qui nous permettent de rendre l'homme humain et le monde harmonieusement habitable. A nous donc de reconstruire ce mythe fondateur d'une fraternité qui ne soit pas conflictuelle mais réellement solidaire ».

 

Daniel CHA :.

Septembre 6010



06/06/2011
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