UNE APPROCHE DE LA KABBALE
Ce n’est qu’avec un regard de franc-maçon que je vous transmets ce qui m’en est paru essentiel pour aborder avec vous cette voie de la Connaissance.
Cela étant dit, cette planche n’a pour moi que le but d’éveiller en vous, une envie d’aller plus loin par vous-même et surtout d’y prendre plaisir. Cette planche ne fera ni de vous, ni de moi des kabbalistes et je vais essayer de faire que cela ne soit pas trop complexe…
Si je devais vous résumer très succinctement ce qu’est la Kabbale, je vous dirai qu’elle est la tradition mystique du judaïsme qui se présente comme un commentaire codé des textes bibliques. C’est un ensemble de techniques de lecture et de déchiffrage des textes, pour en dévoiler et en communiquer les secrets. Pour les croyants c’est une capacité de recevoir la lumière de l’infini. C’est un ensemble de pratiques, rites et méditations qui permettent à l’homme de s’élever intellectuellement et spirituellement.
La kabbale trouve son origine dans la spiritualité juive ancienne, au début du IIe siècle de notre ère en Palestine (nom donné par Hadrien en 135 à la Judée-Samarie) et en Babylone par le rabbi Siméon Bar Yo’Hai, auteur présumé du Sepher ha-Zohar (Le Livre de la Splendeur).
Du 3ème au 5ème siècle apparaissent des textes divers qui ont en commun de décrire les demeures célestes comme autant de palais, ils sont marqués par la symbolique des nombres et l’on peut extraire de ceux-ci un traité important : » Le Livre de la Création (Sefer Yetsira) où il est question des fameuses sefirots (nombre en hébreux) sur lesquels les kabbalistes des siècles à venir spéculeront à l’envi : le dieu créateur exprime sa volonté au moyen de trente-deux mystérieux sentiers de sagesse, que sont les dix sefirots et les vingt-deux lettres de l’alphabet hébraïque. Ces sephirots sont partout à l’œuvre ; on les retrouve dans la création du monde, dans les dix commandements et jusque dans le corps de l’homme :
Animé par la volonté, l’intelligence et la pensée : la tête,
La grâce et la victoire : le bras et la jambe droite,
La rigueur et la soumission : le bras et la jambe gauche,
Et enfin l’harmonie, le fondement et la royauté : le cœur et le sexe.
Les sources qui permettent de relier cette première kabbale à l’éclosion au 12ème siècle, véritable âge d’or de ces textes dans le midi de la France et le nord de l’Espagne font défaut.
Ce ne sera qu’un millénaire plus tard que se développera dans le Midi de la France le mouvement kabbalistique, c’est de là que nous vient le Sefer Ha Bahir « le livre de la clarté » , dans lequel on trouve l’élaboration de la technique de la guématria (transcription du mot grec gématria d’où vient le mot géométrie), à chaque lettre est attribué une valeur numérique, en sorte que l’on peut évaluer la valeur d’un mot hébreu à partir des lettres qui le composent et donc de part, le fait le renvoyer à un autre sens éventuel. Ce livre par ailleurs aborde également les thèmes de la réincarnation, celui du messie, le monde des anges, la loi des correspondances (caractéristique de toute les traditions ésotériques) : il y aurait correspondance entre l’humain (microcosme) et l’univers (macrocosme)
En Espagne, c’est en Catalogne, à Gérone et à Barcelone ainsi qu’en Castille à Burgos que l’on trouve une grande effervescence autour des cercles d’études kabbalistiques. Un nom important est celui de Moise ben Nahman dit « Nahmadide »lequel donnera à la Kabbale une unité doctrinale et une dimension éthique.
Mais l’apparition vers 1270 d’un fameux livre sera l’évènement le plus important dans l’histoire de la kabbale et va devenir la bible des kabbalistes. Ce livre c’est le ZOHAR (Le Livre des Splendeurs) attribué à Moise de Léon, lequel est écrit en araméen et sous forme romancée d’un commentaire du Pentateuque, du Cantique des Cantiques et du livre de Ruth.
Son agencement symbolique fait de lui un maillon important dans la chaine de la tradition juive et plus largement dans l’histoire de la symbolique. Il aura une influence sur toute la tradition ésotérique occidentale et ceci jusqu’à nos jours.
C’est sous cette influence qu’apparait le nom de Kabbale, en remplacement de son nom précédent Hokmah Nistarah, «la connaissance cachée» ; il atteint son apogée à Safed (Galilée) au XVIe avec Cordovero et Louria.
La kabbale est essentiellement hébraïque. Son cadre de référence est la communauté d’Israël et la Loi orale révélée à Moïse. Les grands maîtres sont juifs. Les spéculations exégétiques portent sur l’Ancien Testament. La cosmogonie est celle de la Genèse.
Et c’est aux alentours du 15ème siècle que des humanistes, des chrétiens importent la kabbale et commencent à la revisiter.
Les italiens comme Jean Pic de la Mirandole, Gilles de Viterbe, Paul Rici, l’allemand Jean Reuchlin, le français Guillaume Postel, traducteur du Zohar, s’en servent pour tenter de prouver la véracité de la seule religion chrétienne et
pour convaincre les juifs de la nécessité de se convertir. Pour autant, certains de ces auteurs chercheront une vraie communion et un dépassement des clivages religieux mais l’Eglise et Rome les persécuteront ou les feront passer pour des fous.
Après ce petit historique que nous dit la kabbale
Dieu est un être parfait et infini qui s’est contracté en lui-même pour engendrer le monde,
La Kabbale est une manière de regarder le monde, de se regarder voir le monde.
La kabbale constitue dans l’histoire du judaïsme le courant profond et secret qui complète l’initiation biblique et talmudique.
Les kabbalistes admettent généralement que la sagesse fut révélée à Moïse sur le mont Sinaï, en marge de la Loi écrite, le Pentateuque (Torah).
Chez les Juifs, la kabbale faisait partie de ce que toutes les Universités métropolitaines appelaient la Sagesse, c’est-à-dire la synthèse des sciences et des arts ramenés à leur principe commun. Ce principe était la Parole ou le Verbe.
La kabbale développe des concepts théogoniques et cosmogoniques basés sur les 32 chemins de la sagesse à savoir : les 22 lettres de l’alphabet kabbalistique associées aux 10 sefirots
Née à Alexandrie dans un milieu lévitique hellénisant (par exemple avec Philon d’Alexandrie), elle est restée fidèle au monisme originel, arguant que le Divin et l’humain, le monde céleste et le monde terrestre, etc … n’étaient que deux manifestations de la même Unité impersonnelle nommée Eïn-Sof : le «Sans-Limite » dont YHWH n’était qu’un des Élohim, une des Puissances, celle du Pacte et de la Loi (Marc Halévy, Kabbale et Franc-maçonnerie).
La kabbale remonte à l’origine gnostique de Dieu et des choses : c’est la science de l’Être par excellence. En désignant l’ésotérisme juif, elle va au-delà du Texte, elle cherche la symbolique de tous les éléments bibliques, ainsi que des mots et des lettres, dans leur rapport avec Dieu. Elle prend en charge des questions qu’on peut dire de type philosophique. Ainsi à propos – propos central en l’occurrence – de Dieu, du néant et de la création. L’arrière-fond thématique est ici néo-platonicien : une série d’émanations dérivées, à partir de l’Un, intermédiaires entre Dieu et le néant, et où se tient le monde. La kabbale reprend et approfondit cette donne, en dépassant le dualisme Être et Néant pour considérer en Dieu tout ce qui tient le monde (les dix sefirots) ainsi que le néant lui-même. Ce qui conduit à faire du néant autre chose que du simple non-être et, partant, à lui attribuer une consistance ou une qualité ontologique (Pierre Gisel, Gershom Scholem, d’une redécouverte de la kabbale et de ses enjeux.)
Cette science est basée sur la parole.
Remettons les choses à leurs places et essayons de redonner au mot sa véritable signification. Le mot kabbale, qabalah est dérivé du verbe construit sur Q-B-L (kabbel) qui signifie recevoir, accueillir, transmettre (la lettre Qof ק, qui descend vers le bas, symbolise les profondeurs du moi ; le Beith ב est la maison qui désigne l’être ; le Laméd ל montre, par sa forme, ce qui s’élève mais aussi ce qui descend par le Limoud, l’étude, la lettre Hé ה représente le Souffle qui donne la vie. Ce que l’on reçoit, c’est la Sagesse d’En Haut.
Réception et transmission forment la trame de toute tradition dont la nôtre à nous F :.M :.et j’aime cette idée de réception car il implique le libre choix de celui qui accepte ce don.
La réception c’est le fruit. Ce qui est porté par la transmission, c’est le gout du fruit. Il est incommunicable, autrement que par l’expérience.
Ce qui est nommé acquiert existence.
En hébreu, parole se dit davar, ce qui signifie chose, parole, affaire ou ordre. C’est pourquoi, la chose n’a d’existence que si elle porte un nom. Par conséquent, la connaissance du nom implique la connaissance de la chose elle-même ; connaître les noms de Dieu reviendrait à connaître Dieu lui-même.
La Kabbalah est le 4ème niveau de lecture de la Torah, du PARDES, ce mot qui veut littéralement dire «réception», désigne la transmission orale du Maitre à élève des secrets de la Torah.
Mais, dans cette Transmission traditionnelle, jusque-là réservée uniquement aux initiés, un «Mystère sans nom» a été véhiculé de génération en génération ; «chaque lettre hébraïque est aussi un Nombre et à partir du Nombre, se fait le calcul de l’énergie perpétuellement et infiniment créatrice ; cette règle millénaire, est la 29ème des 32 règles de la Loi orale donnée à Moïse sur le Mont Sinaï.
La kabbale se différencie de la métaphysique par le fait qu’elle ne se préoccupe pas de savoir si la chose existe. Il suffit que la chose soit.
Le kabbaliste ne cherche pas la vérité, il participe à la vérité par ses actes. La kabbale est donc une démarche de vie et un mode de vie spirituelle ; comme le dit Guénon, «elle est une exaltation spirituelle qui imprègne l’être».
La kabbale offre la particularité d’opérer sur des nombres.
Elle est d’abord une tentative d’interprétation et d’approfondissement de la Torah (Le Pentateuque) considérée comme inspirée et dictée par Dieu et porteuse, par-delà son sens littéral, d’un sens profond caché et codé à l’aide des 22 lettres de l’alphabet hébraïque. Le Livre peut être déchiffré par la triple méthode des équivalences numériques, des interpositions dans les acrostiches et des permutations de lettres
Papus dit de la kabbale qu’elle est : «les mathématiques de la pensée humaine. C’est l’algèbre de la foi. Elle résout tous les problèmes de l’âme comme des
équations, en dégageant les inconnues». Il rajoute : « la kabbale apporte paix profonde par la tranquillité de l’esprit et la paix du cœur.»
Beaucoup de philosophes et mathématiciens grecs seront séduits par les révélations dévoilées par le Calcul sacré. Certains mêmes iront jusqu’à se convertir ; citons parmi eux Pythagore dont le nom est la réduction de l’expression «Pitouï Chel Guer» “la séduction du converti”.
Le kabbaliste décrypte des textes sacrés composés de mots ; l’hébreu offre la particularité que chaque lettre a une valeur numérique, ce qui permet d’établir des ponts de significations pour les mots ayant même valeur numérique. La kabbale est d’abord une dynamique de l’interrogation, une quête du sens qui, jamais, ne s’enferme dans la certitude du dit, de la réponse et, toujours, s’échappe vers l’horizon de la pensée en chemin, à l’image même du peuple voyageur qui s’en est fait le messager (le mot «hébreux», selon son origine ivri עברי, peut se traduire par «ceux qui passent»).
Pour les cabalistes, les 22 lettres de l’alphabet hébreu sont les instruments de la Création. En effet, d’après la Tradition, les lettres sont des éléments constitutifs des vibrations de l’univers.
La kabbale est un des grands chemins de la Connaissance. Le Midrash Kabbalistique (l’interprétation ésotérique), transcende par sa réflexion le récit biblique, son seul et unique objectif reste l’amélioration de l’être.
Il existe d’autres Kabbales :
Une Kabbale, sur base d’Isaïe et de Daniel, par Isaac Louria: c’est la Kabbale messianique qui veut décrypter dans le message biblique, le moment et les circonstances de la fin des temps de souffrances, une fois que les temps messianiques auront repris le monde en main.
Une autre Kabbale est celle d’Abraham Aboulafia, : Kabbale yoguique qui pratique la récitation de mantras bibliques, des exercices de respiration en prononçant ou en épelant des versets ou des mots, des travaux de posture du corps, et surtout des pratiques de méditation sur les lettres hébraïques ou sur des textes au moyen de techniques appelées, génériquement, le Tsérouf.
Tous les mystères de la kabbale résident donc dans la bible mais il faut les décrypter.
Pour mériter ces révélations, les kabbalistes pratiquent une morale et une ascétique proche de celle des Parfaits Albigeois (les âmes doivent réintégrer la perfection des origines après avoir accompli, comme chez les Cathares, les voyages purificateurs des réincarnations).
Les postulats sur lesquels repose l’enseignement kabbalistique sont les suivants :
1- La langue hébraïque est la matière du monde,
2- Etudier le texte biblique c’est étudier les lois de la nature,
3- La réalité est portée par le mot. La vibration de la voix porte l’univers et les mots qui la modulent.
Dieu dit : « Que la lumière soit » et la Lumière fut.
Au commencement était le Verbe ?
Pas tout à fait, car le commencement est silencieux. Le silence est associé au vide et la parole au plein ! De l’espace vide et silencieux du commencement surgit l’univers. Comment ?
C’est la question qui intéresse le Kabbaliste.
Il pense que le surgissement de l’univers provient d’une éclipse, de la rétractation du divin et qu’elle permet la naissance du monde sous la forme initiale des 22 lettres de l’alphabet.
Pour comprendre (et ce n’est pas évident, j’en conviens) il faut un savoir car tout élément du texte, chaque lettre, chaque forme de la lettre, les espaces entre les mots, tout doit être compris et décrypté, car il n’y a pas de hasard et chacun à sa place dans l’ensemble. C’est le pourquoi de la guématria !
Pour l’essentiel voici quelques questions que se posent les Kabbalistes :
1/ le sens du texte biblique est-il le sens tout court ?
2/ n’est-il pas plutôt, l’ensemble d’un sens qui doit être décrypté ?
3/ Si cela est vrai, pourquoi le vrai sens est-il caché ?
4 / La vérité est-elle si terrible ? Faut-il être préparé pour l’entendre ?
5/ Quels sont les rapports entre le sens littéral et le sens caché ?
6/ etc…
Voilà, comme vous l’avez peut être remarqué, il y a beaucoup de mots, de sources, de concepts qui ne nous sont pas étrangers à nous francs-maçons.
Par exemple les deux Colonnes à l’entrée du Temple, l’accent sur l’initiation et la transmission de la connaissance, l’éveil spirituel par la compréhension de l’univers et la construction de notre temple intérieur ainsi que notre développement personnel.
Il y a dans nos rituels beaucoup d’allusions, de références à la kabbale puisque le REAA puise ses sources dans toutes les grandes traditions et que les trois grandes influences de notre rite sont la chevalerie, le compagnonnage et la bible d’où sont tirés nos mots de passe et nos mots sacrés, notre décorum et sa symbolique, une certaine symbolique des nombres, des personnages mythiques et leurs représentations symboliques et ceci du 1er au 33ème degré. Mais l’influence de la Kabbale sur la Franc-maçonnerie n’est pas évidente pour la bonne et simple raison que les juifs ne furent admis que tardivement dans les loges.
Il est dit au REAA :
« Le volume de la loi sacrée n’est jamais perçu comme l’exposé de la volonté d’un dieu révélé mais comme le récit mythique des origines du monde, de la création légendaire de l’homme et comme la chronique d’une histoire de l’humanité mêlant des éléments fabuleux à des faits historiques avérés ».
C’est à partir du XVIIIe siècle qu’apparaissent les mots hébreux dans la Tradition maçonnique avec Fabre d’Olivet, ouvrant la voie ésotérique de la kabbale aux francs-maçons (Marc Halevy). Pour Mackey, la kabbale est intimement liée à la science symbolique de la Franc-maçonnerie, elle peut être définie comme un système de philosophie qui englobe certaines interprétations mystiques de l’Écriture et des êtres métaphysiques et spirituels.
La kabbale est l’alchimie du langage. Les mots sont substance, en déchiffrant les combinaisons des lettres de l’alphabet comme on étudie le lien chimique entre les substances, la kabbale permet de remonter jusqu’au verbe initial, celui qui est à l’origine du monde le logos.
Il faut quand même savoir que la kabbale a toujours mauvaise presse dans le judaïsme car l'expérience des initiés, incommunicable, les a toujours rendus suspect aux rabbins qui ont toujours cherché à "contrôler" le peuple via la loi.
La kabbale, l'initiation, sont des expériences intimes, qui par définition échappent au contrôle des autorités rabbiniques. (Ce rajout m’a été rapporté par notre F :. D :. C :.)
La loi est collective, l'initiation est individuelle. Quelle similitude avec nous !
La F :. M :. est un sport d’équipe qui se joue individuellement
J’ai souvent parlé des sefirots dans ce travail mais vous trouverez mes frères à travers vos lectures et vos recherches des tentatives de faire correspondre avec ses émanations divines décrites dans la bible, par exemple notre loge, sa disposition, ses officiers, son agencement. Il est donc important d’en parler deux minutes (pas plus Vénérable Maitre, promis).
D’une façon très succincte comme je vous l’ai déjà dit, l’infini en hébreux Ein-sof or est associé à la notion de néant et de vide, l’infini c’est le divin,
Pour la Kabbale, dieu, au moyen des sefirots, sort de son secret et de l’inexprimable. En franc-maçonnerie on retrouve cette conception développée dans Hermès Trimégiste de manière récurrente.
L’arbre de vie kabbalistique, ou arbre de vie séfirotique (Etz Hayim), est une représentation du cosmos selon la Kabbale.
C’est Azriel de Gérone, célèbre kabbaliste juif du 13ème siècle qui a systématisé l’usage d’un diagramme synthétique pour comprendre le monde et approcher la réalité. Le nom d’arbre de vie est donné à cette représentation, en référence au récit de la Genèse.
L’arbre de vie est donc une voie d’accès à la Connaissance, c’est-à-dire à la compréhension du monde, de Dieu et de soi-même.
Plus précisément, l’arbre de vie décrit le processus de création émanant de Dieu, ainsi que les énergies à l’œuvre.
La philosophie de l’arbre de vie séfirotique est fondée sur l’idée que l’univers est constitué de différents niveaux, chacun correspondant à une réalité différente.
Etudier l’arbre de vie, c’est tenter de modifier sa perception des choses afin d’accéder à de nouveaux niveaux de conscience. Pour accéder à la réalité et approcher le mystère divin, il faut donc renoncer à ses illusions, et aussi à l’idée que Dieu est une entité distincte, séparée du monde physique.
En effet, la mystique juive kabbalistique considère Dieu, non seulement comme un être transcendant, mais aussi comme un principe immanent, c’est-à-dire présent en toute chose : tout est Dieu.
Par conséquent, l’homme porte lui aussi une part de divin. Il est dans la création. Il peut même être défini comme le point de jonction entre le Ciel et la Terre : il participe pleinement au processus cosmique perpétuel.
Plutôt que de respecter aveuglément les commandements de Dieu, l’homme doit apprendre le mécanisme qui est à l’œuvre. L’arbre de vie est un outil qui pourra l’y aider.
Il se compose de 10 Sephirot : les « stades de l’émanation », chaque Sephira étant associée à un chiffre de 1 à 10 et voici leur nom et description :
KHETER, c’est la couronne, c’est à partir d’elle que s’opère la descente de la grâce ou présence divine. C’est la1ère séphira, les exégètes maçonniques l’associent au Vénérable Maitre. Première étape sous le delta lumineux de la présence du GADLU.
HOCHMAH, symbolise la sagesse, l’intelligence nécessaire à la compréhension sensible des choses. En loge elle est associée à l’Orateur.
BINAH, symbolise l’intelligence analytique, celle qui permet de construire, elle est associée au Secrétaire. Avec les deux premières, elle constitue ce premier niveau qui correspond à l’esprit et à la compréhension des choses.
HESED, symbolise la clémence, la mansuétude, la miséricorde. C’est le siège de notre mémoire qui va du présent au passé. On l’associe au Trésorier.
GEBOURAH, c’est la rigueur, la volonté, elle implique l’action, la volonté d’agir. C’est la volonté d’être, de se dépasser dans les moments cruciaux. C’est la lutte de Jacob et de l’ange, des luttes contre soi-même. On l’associe à l’Hospitalier., avec la précédente, elle constitue l’affectivité et la façon d’agir.
TIPHERETH, c’est la beauté, l’harmonie. Elle est centrale, avec la mémoire et la volonté. Les trois puissances de l’âme sensible. En hébreu, cette triade est appelée Rouah, le souffle. Elle est associée au Maitre des Cérémonies.
NETZAH, c’est la permanence, l’espoir et la gloire, on l’associe au 2ème Surveillant.
HOD, c’est la réverbération, la splendeur et la majesté, on l’associe au 1er Surveillant.
Et avec la précédente, elle constitue et suggère la vitalité dans l’émanation et la transmission.
YESOD, c’est le fondement, c’est la manifestation physique dont elle serait en quelque sorte le moule. Elle est le secret de la stabilité de l’édifice. Elle est associée à l’Expert.
MALKHOUT, c’est le royaume, le bas a été créé à l’image du haut, elle est la copie du royaume céleste, de KHETER, cette copie a chuté puis s’est dégradée mais la vois est ouverte à chacun pour remonter l’arbre à la recherche du royaume perdu, en une ou plusieurs générations. On l’associe au Couvreur.
J’arrive au terme de cette planche avec la description de cet arbre de vie et de ces éventuelles correspondances dont je vous laisse seuls juges de la pertinence des rapprochements faits par les exégèses maçonniques concernant nos loges, nos officiers. Mais je pense que l’on pourrait intervertir les uns avec les autres et je me dis que tout ceci est en finalité la recherche de la connaissance de soi, à travers trois objectifs essentiels :
Comprendre ce qu’est l’humain, améliorer ce milieu dans lequel nous vivons et aimer notre prochain comme soi-même.
MALKHOUT est en KHETER et inversement nous dit la Kabbale. Notre vie se joue autour de deux verbes :
AVOIR et ETRE
Les Sephirot décomposent les étapes du flux divin descendant qui s’épanche sur l’homme qui cherche à comprendre.
Les Sephirot sont des sphères ; elles représentent, dans la mystique juive, le potentiel de lien entre deux éléments. Les différents canaux établissent ces liens.
L’arbre de vie séfirotique peut être subdivisé en 3 piliers ou colonnes :
- la colonne de droite est le pilier de la miséricorde. Il représente la force active dans le sens de puissance énergétique, le blanc, le masculin,
- la colonne de gauche est le pilier de la sévérité ou de la rigueur. Il représente la forme (qui contraint la force pure), le passif, le noir, le féminin. C’est donc là que prennent forme toutes les idées et pensées,
- la colonne du centre est celle de l’initié lui-même, elle représente la conscience, l’équilibre.
A noter que les deux piliers extérieurs correspondent aux deux colonnes J :. et B :., placées à l’entrée du Temple de Salomon.
L’arbre de vie se lit et se comprend dans deux sens :
- dans le sens descendant, c’est Dieu qui répand son énergie dans la création,
- dans le sens montant, c’est l’homme qui choisit la voie de Dieu, pour s’unir à lui.
Mais l’arbre de vie n’est pas Dieu lui-même. En effet, Dieu réside au-delà de la sephira la plus élevée : c’est l’éternel inconnaissable. L’arbre de vie peut s’appréhender comme un arbre inversé, dont les racines seraient en haut. La source est en effet Dieu, décrit comme le Principe ou l’Ayn Sof (l’infini, l’illimité).
Il est important de remarquer l’unité de l’ensemble : tous les éléments qui composent l’arbre de vie kabbalistique sont interdépendants.
L’arbre de vie se compose de :
10 sephirots, ou centres énergétiques, 3 piliers, 4 mondes, 3 voiles et 22 sentiers possibles (les lettres de l’alphabet hébraïque) qui sont autant de nuances dans la circulation de l’énergie.
Le chemin ascendant peut être appelé « chemin de l’éveil ». Il représente le voyage spirituel qui commence par l’immersion dans le monde physique et se poursuit à la fois vers le haut et vers l’intérieur de l’être, dans un objectif d’unité.
A chaque étape, le but est de s’affranchir des limites que sont les formes du corps, de l’âme et du « moi ».
Enfin, par sa colonne centrale, l’arbre de vie kabbalistique décrit l’ascension de l’âme : de l’ego au cœur , avant de rejoindre l’âme de l’homme primordial.
Notons que dans la vision kabbalistique, l’être essentiel présent en tout humain est, tout simplement, Dieu.
J’arrive au terme de cette planche après la description de cet arbre de vie et de ces éventuelles correspondances dont je vous laisse seuls juges de la pertinence des rapprochements faits par les exégèses maçonniques concernant nos loges, nos officiers. Mais je pense que l’on pourrait intervertir les uns avec les autres et je me dis que tout ceci est en finalité la recherche de la connaissance de soi, à travers trois objectifs essentiels :
Comprendre ce qu’est l’humain, améliorer ce milieu dans lequel nous vivons et aimer notre prochain comme soi-même.
Voilà, pour conclure je dirai qu’étudier la Kabbale peut nous permettre de nous élever en conscience. Soyons persévérants et nous découvrirons, peut-être la compréhension de qui nous sommes. L’étude des Sefirots peut nous apprendre à mieux vivre notre quotidien et apprendre le chemin de l’harmonie. Nos objectifs sont le Bien et le Beau.
Entrer dans la Kabbale c’est essayer de reconquérir sa vrai nature, celle de l’équilibre et de l’harmonie au centre du cercle.
Voilà ce que j’ai cru comprendre et que j’ai essayé de vous faire partager en lisant, en faisant des recherches en essayant de simplifier avec mes mots et avec l’espoir que nous puissions comprendre vous et moi un peu plus ce qu’est la kabbale (et n’en montez pas une contre moi d’avoir été un peu long…)
Au commencement était…
J :. P :. G :.
12 mars 6025